éleveuse de couleurs
Je m'appelle Stéphanie, j'ai eu un parcours varié, professionnel et artistique, avec cependant un fil conducteur : la soif d'apprendre et l'envie d'aller au bout des processus, les maîtriser du début à la fin.
Mon activité d'artiste plasticienne m'a mise en contact avec de nombreuses matières, toujours autour de la fibre textile. J'ai ainsi travaillé la laine feutrée pendant quelques années, puis la dentelle aux fuseaux. J'ai souvent associé la fibre à d'autres matières pour en faire sortir des contrastes ou au contraire en accentuer des effets ; ainsi, la dentelle de fils métalliques avec du papier artisanal que je créais en lin ou chanvre, l'aspect rustique et irrégulier de celui-ci accentuant le côté précieux des fils brillants, ou le verre, en vitrail Tiffany, pour jouer avec les ombres et transparences. Je réalisais également les fils nécessaires à mes travaux au rouet ou au fuseau.
Travailler la couleur est donc pour moi l'aboutissement de toutes ces années, le dernier volet.
Là encore, j'ai choisi de couvrir l'ensemble du processus : semer les plantes, les récolter puis les transformer : de la graine à l'aquarelle.
J'ai suivi plusieurs formations, effectué des stages auprès de professionnels et multiplié les échanges avec des spécialistes.
Je cultive des persicaires à indigo, des cosmos, des solidagos, des camomilles, de la garance.
Je glâne en nature des reines-des-prés, des racines de rumex, du cerfeuil des bois, des ronces, du géranium herbe-à-Robert, des bogues de noix, du réséda. Je récupère auprès du maraîcher les gourmands de tomates. Le bois du Brésil m'est fourni par un archetier. Enfin, une amie cuisinière dans un établissement pour personnes âgées me donne peaux et noyaux d'avocats ainsi que pelures d'oignons.
Enfin, j'achète quelques plantes plus difficiles à obtenir sous nos latitudes ou plus longues à venir, comme la garance, l'orcanette.
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Titsou est un hommage à un des livres qui a le plus marqué mon enfance, Tistou les pouces verts, de Maurice Druon, conte pacifiste dans lequel un petit garçon, fils d'un marchand de canons, choisit de faire pousser des fleurs, comme solution à tous les maux.
Quelques lignes pour vous le présenter.
(...) "Les grandes personnes ont, sur toutes choses des idées toutes faites qui leur servent à parler sans réfléchir. Or les idées toutes faites sont généralement des idées mal faites. Elles ont été fabriquées il y a longtemps, on ne sait plus par qui ; elles sont très usées, mais comme il y en a plusieurs, à propos de n'importe quoi, elles ont ceci de pratique qu'on peut en changer souvent. Si nous ne sommes nés que pour devenir un jour une grande personne pareille aux autres, les idées toutes faites se logent très facilement dans notre tête, à mesure qu'elle grossit.
Mais si nous sommes venus sur la terre pour accomplir un travail particulier, qui réclame de bien regarder le monde autour de soi, les choses ne vont plus si facilement. Les idées toutes faites refusent de rester sous notre crâne; elles nous sortent de l'oreille gauche juste après qu'elles sont entrées par notre oreille droite; elles tombent par terre et elles se cassent.
Nous causons ainsi de graves surprises d'abord à nos parents et ensuite à toutes les grandes personnes qui tenaient si fort à leurs fameuses idées!" (...)
"Les fleurs empêchent le mal de passer. " (...)
"Une fleur qui pousse, c'est une vraie devinette, qui recommence tous les matins. Un jour elle entrouvre un bouton, le jour d'après elle défroisse une feuille verte comme une petite grenouille, et puis après elle se déroule en pétale..." (...)
éleveuse de couleurs